• MENIL-JEAN [Putanges-le-Lac] (rive gauche)

    L'Orne qui poursuit ses sinuosités à travers le Massif Armoricain sert de limite communale entre la commune de Ménil-Jean et celle de Giel-Courteilles.

         MENIL-JEAN (rive gauche) MENIL-JEAN (rive gauche) est un petit village français, situé dans le département de l'Orne en région Normandie.
         La commune s'étend sur 7 km² et compte 131 habitants depuis le dernier recensement de la population datant de 2005. Avec une densité de 18,6 habitants par km², Ménil-Jean a connu une nette hausse de 59,8% de sa population par rapport à 1999.
         Entourée par les communes de Lougé-sur-Maire, La Fresnaye-au-Sauvage, Giel-Courteilles, La Courbe et Batilly, Ménil-Jean est situé à 3 km à l'est de Putanges-Pont-Écrepin la plus grande ville des environs.
         Située à 200 mètres d'altitude, le fleuve l'Orne, le ruisseau du Gue Blandin sont les principaux cours d'eau qui traversent ou bordent la commune de Ménil-Jean. http://www.annuaire-mairie.fr/mairie-menil-jean.html

    Ménil-Jean  est une ancienne commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, devenue le 1er janvier 2016 une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Putanges-le-Lac (Les communes de Chênedouit, La Forêt-Auvray, La Fresnaye-au-Sauvage, Ménil-Jean, Putanges-Pont-Écrepin, Rabodanges, Les Rotours, Saint-Aubert-sur-Orne et Sainte-Croix-sur-Orne deviennent des communes déléguées).

    MENIL-JEAN (rive gauche) MENIL-JEAN (rive gauche)

         « Les habitants de Ménil-Jean sont des Menil-Jeannais et des Menil-Jeannaises.

    PRÉSENTATION
         D'une superficie de 694 ha, le territoire de la commune s'étend sur la rive gauche de la rivière Orne, en aval d'Ecouché. Elle faisait d'ailleurs partie du canton d'Ecouché en 1790. Sur demande de la population en 1881, et contre l'avis du Conseil général et celui des autorités administratives et judiciaires, la commune a été rattachée au canton de Putanges par la loi du 22 décembre 1888.
    FÉODALITÉ
         D'après un registre du 15e siècle, il existait dans la paroisse deux fiefs distincts (tous deux dépendant de la baronnie de Lougé-sur-Maire) : le premier n'est pas désigné nommément, il s'agit du Ménil-Jean primitif ; le second, la Papionnière, le plus important s’étendait autour d’un logis seigneurial, sur l’emplacement du château actuel. Il dépendait successivement des familles de Méheudin, de la Villette, de Fontenai et de Beaumais. Il vint aux d’Harcourt au 16e siècle puis fut vendu à Guillaume le Chevalier, écuyer, dont l’arrière-petit-fils fut condamné à mort à la suite d’aventures criminelles (il réussit à s'enfuir). Le frère du condamné Claude le Chevalier posséda le Menil-Jean et y résida. Les propriétaires successifs furent de la Broise, d’Orglandes, de Champagne, de Rougé, de Luppé.
    Le château est une grande construction carrée à laquelle était accolée une jolie chapelle détruite depuis.

     MENIL-JEAN (rive gauche) MENIL-JEAN (rive gauche) MENIL-JEAN (rive gauche)

    LA CHAPELLE NOTRE-DAME DE PITIÉ

         En fait, cette chapelle est une partie de l'ancienne église de Ménil-Jean. L’église primitive construite au 12e siècle a été fort remaniée aux 15e et 16e siècles. Elle est située à 500 m au sud du Pont de la Villette, en suivant le chemin de terre qui remonte le cours de l’Orne, en rive gauche, un raidillon y grimpe à travers les arbres. Son site est magnifique, cerné de tous côtés par les bois et les eaux, dominant l’Orne, d’une dizaine de mètres. Cette situation était l’objet de lamentations unanimes : lieu incommode, inaccessible à cause des eaux, éloignement du village. En 1702, le transfert du Saint Sacrement dans une chapelle située près de l’église actuelle de Ménil-Jean, a été autorisé. L'église primitive avait une longueur de 23 mètres. Peu après 1851, elle a été amputée de sa partie occidentale, maintenant en herbe. La partie orientale, anciennement le chœur est devenu « la Chapelle Notre-Dame de Pitié », mesurant extérieurement 8 mètres de longueur sur 8,70 mètres de largeur. L'entrée se fait à la jonction de la nef et du chœur par une porte en plein cintre, surmontée d'une baie romane, le tout inscrit entre piliers romans à chapiteaux sommaires et un arc brisé les reliant. Chaque façade nord et sud est percée de deux fenêtres, l'une romane , l'autre trilobée ; la baie du chevet est à remplage flamboyant.

    MENIL-JEAN (rive gauche) MENIL-JEAN (rive gauche)
    La chapelle Notre-Dame de Pitié : http://www.cc-valdorne.fr/communes/mjean.html ; son calvaire à droite : http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=61270_2

         Des contreforts appuient les angles de la façade est, d'autres raidissent les murailles ouest, nord et sud. Sur la façade sud, on remarque une tête humaine coiffée d'une sorte de calotte (on disait qu'une perpendiculaire élevée de là, passait juste sur le trésor resté dans la forteresse féodale « le vieux château » de Ménil-Jean, détruit pendant la guerre de cent ans). On dit aussi que la cloche est du temps des Anglais. Le cimetière n'a gardé aucune tombe mais un vieil if (planté sans doute au moment de la construction de l'église) et une belle croix de granite chanfreinée, avec l'inscription « DAVID 1790 » L’unique autel fort simple, sans retable, s’ornent de trois statues : la Vierge à l’Enfant du 14e siècle, Saint Jean, Sainte Barbe sans sa tour, mais tenant un livre ouvert et la palme des martyrs. (Ces trois statues ont été volées en 1979). Seule la statue de la Vierge a été retrouvée cassée et a été restaurée. http://www.cc-valdorne.fr/communes/mjean.html

    LA LÉGENDE DU TRÉSOR DU VIEUX CHÂTEAU

          Nous n'avons aucun témoignage écrit relatif à l'existence de ce château, mais une légende de trésor resté dans la forteresse féodale, rapportée par Mme Duchemin-Lanos.
    « Un habitant de Batilly hanté par cette tradition de richesses enterrées là, résolut d'en avoir le coeur net. Parti au jour naissant, il avait traversé le bourg actuel de Ménil-Jean et pris le chemin de la Villette. Au virage, dès avant la descente, à mi-chemin entre le bourg et le pont, il s'était arrêté pour saluer civilement un homme qui besognait là et qui en causant lui avait désigné le réage des « Sièges » (lieu-dit recouvert de pierre de silex) comme difficile à labourer, à cause de l'abondance des boulets de pierre « tirés du temps des Anglais » et dont chacun s'attachait à le débarrasser. L'information s'accordait bien avec ce que l'on rapportait d'un château attaqué et détruit pendant la guerre de Cent Ans, puis de la nécessité pour le maître de s'enfuir précipitamment, abandonnant dans une cachette son or, qu'il ne pouvait emporter et qu'il n'était jamais venu reprendre. Notre chercheur de trésor, plein de confiance, poursuivit sa route, tourna à droite avant le pont, s'engagea dans le chemin de la rive gauche de l'Orne et parvint à la vieille église. Là il reconnut la tête humaine apposée sur la muraille du chœur et dont on disait qu'une perpendiculaire élevée de là sur la façade passait juste sur le trésor. Résolument, à partir de ce repère il rentra dans le bois. À chaque pas il se trouvait arrêté par les lianes enroulées d'un fût à l'autre et qu'il lui fallait rompre à la serpe pour se frayer un passage. Tout le jour, courageusement il lutta contre les obstacles, parfois grimpant sur un arbre pour rectifier sa direction, hélas vainement car le petit campanile échappait à sa vue, et alors au jugé, il reprenait sa marche épuisante. L'enthousiasme du matin se changeait en inquiétude, en effroi, en angoisse, en désespoir... Au matin du lendemain, les hameaux d'alentour furent alertés par une sonnerie de cloche en saccade. On courut à l'église et l'on vit un homme aux yeux hagards, accroché à la corde de la cloche qu'il tirait convulsivement. C'était l'infortuné chercheur, il était devenu fou. » Dans ce conte nous pouvons discerner l'existence d'un château oublié, perdu aujourd'hui dans le bois de la Brousse ou autrement nommé le bois de la Bruyère. Aucune muraille, aucune ruines n'ont été retrouvées, même pas des pierres éparses : ce château était certainement en bois. Une vue aérienne, prise par l'Institut national de géographie, d'une plateforme circulaire d'environ 40 mètres de diamètre entourée par deux fossés concentriques semble confirmer la véracité de l'existence d'une forteresse à proximité de la chapelle.
    http://www.cc-valdorne.fr/communes/mjean.html

    La légende du fantôme sans tête :

         « Dans le vaste herbage des grands champs que divise en deux parties un chemin creux, tantôt dans le chemin lui-même, tantôt encore dans le bois voisin, on voyait jadis, la nuit, une forme humaine en surplis et en étole. Il arrivait qu'elle fût accompagnée d'un enfant de chœur porteur de la lanterne traditionnelle. C'était un fantôme de prêtre. Gravement il cheminait ou plutôt il glissait. Il ne paraissait pas toucher le sol. Les gens s'enfuyaient de terreur. Cet ecclésiastique n'avait pas de tête. On disait que c'était un ancien chapelain du château, guillotiné pendant la Révolution. Il hantait les dépendances du domaine du Menil Jean. C'était pour solliciter des prières qui donneraient la paix à son âme. Enfin un châtelain fit célébrer des messes et le spectre ne troubla plus jamais la tranquillité du vallon. » Extrait de Légendes de Basse-Normandie, inventaire communal d’Édouard Colin ; éditions Charles Corlet 1992.

    Dans son ouvrage "Blason populaire de la Normandie comprenant les proverbes, sobriquets et dictons" tome 2 (1859) A. Canel relève, page 51, le sobriquet suivant concernant les habitants du Mesnil-Jean :

    « AU MESNIL-JEAN, PLUS DE PAIN D'ORGE QUE DE FROMENT. C'est vraisemblablement la pauvreté de la commune qui a fait dire encore : LES SAUVAGES DU MESNIL-JEAN. » A. Canel, 1859.

    L'ÉGLISE
         Le bourg actuel portait le nom de « la Chapelle ». il le devait à une chapelle signalée en 1687 par l'archidiacre. En 1693, le curé la décrit comme « située dans l'enclos du presbytère et presque aussi ancienne que l'église près de l'Orne ». Ce prêtre, François Marquet l'avait rebâtie pour y transférer le Saint-Sacrement et y célébrer messes et vêpres à partir de 1702. Elle est dédiée à Saint-Eutrope. Il n'existe aucune trace de cette chapelle. L'église nouvelle fut construite en 1856 et dédiée à Saint Jean-Baptiste d'après le chanoine Rombaud. Mais le dernier Ordo (calendrier liturgique) la place plus justement sous le vocable de la Vierge (Nativité ou Angevine). Elle est construite en granit. Une grande statue de Saint-Eutrope (premier évêque de Saintes, martyr au 3e siècle, honoré le 30 avril) mérite une mention. Il est prié pour la guérison de l'asthme et du « carreau d'eau ». Jusqu'en 1939, Saint-Eutrope patronnait la fête communale (boutiques foraines et jeux divers) le premier dimanche de mai.

    MENIL-JEAN (rive gauche) MENIL-JEAN (rive gauche)

    Photo à droite extraite de : http://www.cartesfrance.fr/carte-france-ville/photos_61339_Putanges-Pont-Ecrepin.html

    LA GUERRE DE 1939-1945
         Ménil-Jean a beaucoup souffert en 1944. Dès le débarquement et durant deux mois, près du château, un abattoir fut installé, destiné à ravitailler les troupes allemandes combattant au front. Enrôlés d’office des hommes durent abattre jusqu’à 200 bêtes par jour. Deux civils sont tués près d’un char allemand stationnant au lieu dit Cotrel : un habitant de Ménil-Jean et un réfugié. Lors de la nuit du 18 Août où le pont de la Villette sauta (miné par l'ennemi), plusieurs habitations furent détruites par une pluie de bombes incendiaires. Un pont Bailey, provisoire fut construit. » http://www.cc-valdorne.fr/communes/mjean.html

    La légende du chien fantôme :

         Un soir, une femme affairée dans sa cuisine vit, en se retournant, un chien assis paisiblement sur la pierre du foyer. Comme elle ne le connaissait pas, elle prit une branche de fagot pour le chasser, mais l'animal s'avança vers elle crocs dehors, yeux mauvais. Elle eut si grande peur qu'elle n'insista pas. Le maître à son arrivée fut mis au courant du fait. Fort irrité il se saisit d'une trique, la leva sur la bête qui répondit par des aboiements furieux. Notre homme décrocha son fusil, visa et fit feu. Le chien ne fut pas atteint et disparut. Toute la nuit il hurla à la mort autour de la ferme. Le lendemain au soir il avait repris sa place dans l'âtre. Cette fois nos gens feignirent de n'avoir rien vu et se couchèrent laissant la porte ouverte. A l'aube le chien n'était plus là. Le troisième jour le chien était de retour à nouveau installé dans la cheminée, parfaitement confiant. Le paysan prit son fusil qu'il avait chargé cette fois d'une balle bénite (*). Le coup de feu ne laissa pas de cadavre sur le pavé, seulement une petite touffe de poil jaune. »

     (*) Avec la complicité du custaud l'homme avait caché avant la messe le projectile sous la nappe d'autel et l'avait repris la messe dite.  Extrait de Légendes de Basse-Normandie, inventaire communal d’Édouard Colin ; éditions Charles Corlet 1992.

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